- La révolution biologique du siècle encore ignorée du public -
Qu’est-ce que la vie ? Les biologistes tentent de répondre à cette question en analysants les composants les plus intimes, gènes et protéines, et en décrivant leurs interactions qui permettent à un être vivant d’exister, de se reproduire et d’évoluer. Dans les années 2000 est née une approche dite de « biologie des systèmes » associant les connaissances biologiques et les concepts mathématiques pour intégrer les connaissances partielles en une approche globale. Un humain n’est pas une somme de réactions moléculaires mais bien un système complexe intégré.
Parallèlement au développement de cette nouvelle approche intégrée, la française Emmanuelle Charpentier en collaboration avec l’américaine Jennifer Doubna, publient en 2014 leur méthode révolutionnaire appelée CRISPER/Cas9 pour changer des gènes dans les cellules et ainsi permettre de connaître leur rôle, corriger des défauts génétiques, créer de nouvelles applications d’utilité sociétale pour la santé, l’alimentation ou l’énergie. Le nom imprononçable de CRISPR/Cas9 prends très vite le vocable de « édition de gènes » ou « ciseaux moléculaires » par son importance dans le domaine de la recherche. Elle permet des avancées considérables dans la correction de maladies génétiques héréditaires, de maladies transmissibles telles que le paludisme ou le sida, ainsi que la rémission de cancers dont l’explosion dans le monde est avérée ces dernières années.
Les avancées se multiplient dans tous les grands laboratoires du monde comme l’annonçait Catherine Jessus, directrice de la biologie du CNRS « Les sciences de la vie ont déjà connu des avancées majeures… Mais rien d’une ampleur comparable avec la puissance de la technologie CRISPR-Cas9 ».
Emmanuelle Charpentier et Jennifer Doubna ont obtenu le prix Nobel en 2020 pour leur découverte « révolutionnaire » et pourtant curieusement encore très ignorée du public.
Le Professeur émérite Robert Bellé de Sorbonne Université se propose d’expliquer en termes simples le principe de la méthode, les avancées considérables en cours en particulier dans le domaine thérapeutique. Il pendra des exemples dans différents domaines clefs de la santé. Il ne manquera pas d’évoquer les problèmes éthiques et l’importance de la communication vers le public pour l’appréciation des limites et risques d’utilisation de la technique.
L’intervention à l’UTL de Quimper est placée dans le contexte du Café des Sciences (http://www.cafe-des-sciences.fr) dont le Professeur Robert Bellé est le président et l’organisateur.