- Les pêches maritimes françaises : de la crise sardinière en 1902 au covid19 en 2020 -
Les pêches maritimes françaises racontent la vie des communautés de pêcheurs et de leurs familles sur tout le littoral. C'est autour des ports de débarquement que des écosystèmes industriels se sont bâtis. Un réseau de criées ou halles à marée est construit dès les années 1950, permettant un écoulement rapide des poissons, crustacés, céphalopodes vers les marchés des grandes agglomérations et à l'exportation, surtout vers l'Espagne et l'Italie. A travers des histoires de communautés et d'espèces - l'histoire de la sardine, la politique commune de la pêche, Saint-Pierre et Miquelon et la morue, l'impact de la covid19 - la présentation offre un panorama des pêches maritimes françaises au cours du 20ème et début du 21ème siècle.
5 histoires des pêches maritimes :
Un siècle d'exploitation de la sardine
L’industrie de la sardine a vécu de nombreuses crises d’ampleurs variables au cours du XXe siècle, la plus profonde remonte au début des années 1900 (Fichou, 2012 ; Durand, 1991). Les origines des crises sardinières ne sont pas toutes clairement identifiées. Les changements de régime dans l’abondance de la ressource, par effet d’une pression de pêche trop élevée ou des changements environnementaux océaniques, sont une source de perturbations. Les facteurs d’instabilité proviennent également des marchés.
La crise des pêches de 1993 et 1994
Quelles définitions au mot « crise » ? Dans le cas de la crise des pêches de 1993-1994, trois dimensions permettent de mieux appréhender le phénomène : par la nature des facteurs structurels et conjoncturels, par sa durée sur près de deux années, par les communautés de pêcheurs les plus exposés. Les éléments déclencheurs sont d’ordres structurels -endettement, statut juridique de l’entreprise, structure de marché- et amplifiés par des facteurs conjoncturels -parités monétaires, moindre abondance de la ressource.
Saint-Pierre et Miquelon et la morue
L'archipel de Saint-Pierre et Miquelon a longtemps servi de base avancée pour la flotte morutière de métropole. Les goélettes du littoral français venaient y faire relâche pour un approvisionnement en vivres et débarquer la morue destinée à la sècherie (Geistdoerfer, 1991). Au 19ème siècle, les navires effectuaient plusieurs allers-retours entre les Grands Bancs de Terre-Neuve et Saint-Pierre avant un retour de campagne. Les spécialisations sont marquées. Boulogne, Fécamp, Dieppe, Paimpol envoient leurs goélettes vers l'Islande et Terre-Neuve. Les navires de Saint-Malo fréquentent le Grand Banc le plus proche de Saint-Pierre et Miquelon (Hersart de la Villemarqué, 1995).
Le Brexit et la pêche
Le lien particulier entre la France et le Royaume-Uni sur les pêcheries tient au statut des îles Anglo-normandes. Situées à moins de 50 kilomètres des côtes normandes, les îles de Jersey (près de 100 000 habitants) et de Guernesey (60 000 habitants) ont autorité sur l’exploitation des zones de pêche localisées dans leurs eaux.
Les pêches françaises au temps de la pandémie liée à la Covid19
La crise liée à la pandémie de Covid-19 a affecté l’industrie de la pêche française par des perturbations du marché, tant du côté de l’offre que de la demande. Cet article se concentre sur la mesure des impacts de ces perturbations sur les halles à marée, en considérant les dimensions régionales et locales. Les halles à marée font partie de systèmes régionaux le long de chaque façade littorale de France métropolitaine. À l’échelle locale, elles se différencient par la spécialisation des produits proposés à la première vente. La mesure des impacts de la crise sanitaire sur ces marchés renvoie aux comportements d’adaptation des pêcheurs à l’échelle régionale et locale. C’est par la complémentarité des circuits de commercialisation que les pêcheurs peuvent trouver des solutions aux chocs futurs.