
- Les déséquilibres régionaux en Bretagne -
Territorialement, la Bretagne a plus évolué en quelques décennies qu'en plusieurs millénaires. En 1911, on nous dit que 91 % des actifs bretons vivent de la terre et aujourd'hui il reste 2,3 % de paysans. Malgré des évolutions dès les années 1850, c'est surtout après la seconde guerre mondiale que toutes les activités ont été bouleversées. Il en a résulté un véritable tsunami au plan démographique. Alors que les zones les plus rurales se dépeuplaient, on a assisté à une croissance inédite des villes puis des espaces périurbains, aux mutations des activités et occupations littorales, notamment en lien avec l'essor du tourisme, à des contrastes régionaux accentués entre la Haute Bretagne et la Basse Bretagne, à un essor démographique plus important au sud qu’au nord, etc ... Alors que le département des "Côtes-du-Nord" était le plus peuplé en 1800, il est désormais celui qui dénombre le moins d'habitants. Que s'est-il passé ? L'ambition de l'intervention sera de faire le point sur l'évolution territoriale de la Bretagne, mais aussi de se projeter sur l'avenir du pays. Terre d'exode de 1838 à 1962, la Bretagne est désormais une des régions les plus attractives de France et bénéficie d'une image de plus en plus favorable. Différents scénarios possibles seront ainsi évoqués afin de voir si les déséquilibres régionaux vont se renforcer ou se restreindre.
Biographie
Jean Ollivro est professeur de géographie à l'Université de Bretagne (Rennes 2).
Spécialiste de l'aménagement du territoire et du développement régional, il a fait des transports, de la vitesse et de la Bretagne ses principaux thèmes de recherche. Dans le cadre d'une géographie sociale des transports, il a introduit le concept de « classe mobile », qui permet d'envisager les ségrégations sociales liées aux possibilités d'accès aux moyens de transports : la mobilité est choisie pour certains, subie pour d'autres.